Saison 4 – Été 2022
LECTURE
à la carabine
De l’autrice Pauline Peyrade, lauréate du Prix Godot 2022
Valréas
Lun. 25
juillet
ou par téléphone au 06 74 49 21 63
Tarifs :
Gratuit sur réservation obligatoire
Distribution :
De Pauline Peyrade
Édité par Les Solitaires Intempestifs partenaire du Prix Godot.
Avec les comédiens associés du Centre Dramatique Des Villages
© Raoul Gilibert
PAULINE PEYRADE est écrivaine, metteure en scène et depuis 2019 co-responsable du département Ecrivain·e·s Dramaturges de l’ENSATT avec Samuel Gallet.
Parmi ses textes, 0615 a été mis en ondes sur France Culture et présenté au Soho Théâtre de Londres en 2015 ; Ctrl-X mis en scène par Cyril Teste en 2016 et finaliste du Prix des lycéens Bernard-Marie Koltès en 2017 ; Bois Impériaux créé par le Collectif Das Plateau en 2018.
En 2015, elle présente un Sujet à Vif au Festival d’Avignon avec la circassienne Justine Berthillot et fonde avec elle la #CiE. Elles créent le texte Poings en 2018 (Festival SPRING, Le Préau – CDN de Vire, Les Subsistances) et Carrosse en 2019 (La Comédie de Saint-Etienne, Les Scènes du Jura, La Comédie de Béthune, Festival SPRING 2020). Poings a été finaliste du Grand Prix de Littérature Dramatique Artcena 2018 et Lauréat du Prix des lycéens Bernard-Marie Koltès 2019. La même année, Portrait d’une sirène est présenté aux Rencontres d’été de La Chartreuse. Elle écrit également À la carabine, commande du TNS, d e La Colline et de la Comédie de Reims, mis en scène par Anne Théron et en tournée dans les lycées dans le cadre du projet Éducation et Proximité. En 2021, A la Carabine est lauréat du grand prix de littérature dramatique décerné par Artcena.
Ce n’est pas une réparation. Ce n’est pas une résilience. Parce qu’il y a des points de non-retour, des intolérables. Parce qu’à la violence extrême ne répond pas l’espoir, ni la compassion, ni la compréhension. Parce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas sauver, des irréparables. Parce que l’irréparable ne doit pas être un renoncement. Parce qu’on exhorte les soumis-e-s à la non-violence, au silence, à l’humour, à la patience, afin d’éviter que les forces ne se renversent. Parce que les femmes qui usent de la violence deviennent aussitôt des monstres. Parce que ça ne peut plus se passer comme ça. Parce qu’à la violence répond la violence, implacable, furieuse. Le point de départ de l’écriture, c’est l’histoire d’une enfant de onze ans qu’un tribunal français a reconnue consentante à son propre viol. Cette enfant devenue jeune femme, l’écriture l’invite à se faire justice elle-même. La pièce, écrite pour deux femmes, met en scène la jeune fille et son agresseur, un ami de son frère, dans une situation qui dérape, qui n’est pas préméditée, mais dont l’agresseur demeure responsable, pour ne pas dire coupable. Une écriture «à la carabine». Un geste sans détour qui prend la forme d’une prise de possession, prise de la violence par deux femmes, femmes dépossédées de la violence dans leurs luttes, dans les représentations de leur corps, corps désarmés et violentables à merci. Se défendre au point d’être indéfendable, c’est parfois le prix à payer pour ne pas se briser.
Pauline Peyrade